La colère des élèves manifestants de l’Axe T8 Cimenterie, dans la banlieue de Conakry a pris une tournure dramatique qui a débouché sur la fuite de sept agents de police et des violences ayant gravement blessé quatre d’entre eux.
Cet autre incident survenu hier lundi au carrefour Soulokouré, situé dans la commune urbaine de Kagbélen, met en lumière une escalade de tensions sur la route Le Prince, où la sécurité des citoyens est toujours en jeu.
Des témoins interrogés ce mardi, 22 octobre 2024, font croire que la situation a dégénéré lorsque des élèves en colère ont manifesté de manière spontanée, entraînant des affrontements violents avec les policiers déployés là.
Selon le lieutenant-colonel Jean Baret Koivogui, commandant du CMS N⁰22 de la Cimenterie, un groupe important d’élèves, tous en uniforme, s’est attaqué aux agents de sécurité, entraînant une réaction rapide de la police.
« Nous ne comprenons pas pourquoi ces actes se produisent. Il n’y avait pas eu d’appel à la grève, » a d’abord déclaré l’officier de police, poursuivant qu’au « cours de l’affrontement, quatre agents ont été gravement blessés, avec des blessures allant d’une mâchoire cassée à des coups de couteau.
L’incendie du pick-up de police et les blessures infligées aux agents soulignent une rupture de confiance entre la jeunesse vivant sur cet axe et les autorités. Les forces de l’ordre, qui avaient été déployées pour assurer la sécurité quotidienne de la zone, se retrouvent désormais en ligne de mire des élèves, rendant la situation d’autant plus préoccupante.
« Nous sommes étonnés aujourd’hui de voir de tels actes des élèves collégiens. À l’heure où je vous parle, j’ai dans nos rangs 4 agents qui sont gravement blessés parmi les 7 qui étaient postés là. Un qui a sa mâchoire cassée, l’autre qui a été blessé par un couteau et d’autres que je n’ai encore pas pu retrouver », a confié le commandant.
Interrogé, un citoyen du quartier -sous anonymat- qui a été témoin des faits, se dit inquiet de la montée de la violence. Notre interlocuteur a partagé sa triste expérience : « Je vis dans la peur dans ma boutique-là. Les jeunes viennent souvent m’attaquer, prétendant que je les empêche de manifester. Hier, ils étaient très nombreux et ont saccagé le pick-up de la police ».
Ce témoignage illustre un sentiment d’insécurité croissant parmi les habitants, qui redoutent les manifestations qui perturbent leur quotidien. Comme ce boutiquier, les parents et les habitants de l’axe T8 Cimenterie appellent à un dialogue urgent avec les autorités pour trouver des solutions durables à cette escalade de la violence.
« Nous demandons aux dirigeants de tout mettre en œuvre pour rétablir la paix. Nous vivons dans un climat de tension constante, » a déclaré un habitant, craignant que la violence ne devienne une norme dans le pays, particulièrement dans cette partie.
Alors que les autorités cherchent des réponses, le climat de tension entre élèves et forces de l’ordre souligne un besoin urgent de dialogue et d’intervention pour rétablir la paix dans cette zone, réputée fragile.
Sâa Robert Koundouno
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