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Viol dans une pâtisserie à Labé : le récit glaçant d’une proche de la victime

28 juillet 2025

Une fille d’une vingtaine d’années a été victime de séquestration suivie de viol dans une pâtisserie à Labé. Les faits se sont déroulés du lundi 21 au mercredi 23 juillet 2025. O. D (nom d’emprunt) a été victime d’abus de la part de son directeur général alors qu’elle apprenait la pâtisserie : le métier de ses rêves. Un rêve malheureusement brisé par son maître qui serait un multi-recidiviste.

Dans un entretien accordé à notre rédaction, la sœur de la victime a relaté les faits sur un ton glacial. Pour des raisons de sécurité, nous l’avons pris sous anonymat. Lisez !

“Ma sœur a été victime d’un viol à Labé. Là où elle vit actuellement, elle est traumatisée. C’est le DG qui s’appelle Algassimou Diallo qui a une pâtisserie à Paraya. Ma sœur avait une commande à faire le dimanche, elle a informé son maître mais finalement elle n’y a pas été, son DG l’a appelé pour demander pourquoi elle n’est pas venue pour faire la commande. Elle a répondu que la commande a été annulée. Ensuite, le DG a dit : D’accord, dans tous les cas je t’ai choisi pour être dans l’équipe qui doit aller à Pita pour former des gens. Déjà t’es connue à Labé, tu vas faire des nouvelles connaissances à Pita aussi. Ma sœur a dit d’accord mais il faut appeler mon père. S’il dit de partir, il n’y a pas de problème, j’irai. C’est ainsi qu’Algassimou a appelé mon père pour l’expliquer. Mon père a demandé qui sont ceux qui vont là-bas et pour combien de jours ? Il a dit que c’est une équipe et c’est pour trois jours. Mon père a donné son aval.

Il dit maintenant : La fille doit venir dimanche au bureau pour faire un entretien, elle est partie, ils ont fait l’entretien au bureau. Le DG lui a donné des conseils sur comment elle va se comporter là-bas comme c’est la première fois qu’elle se déplace pour faire apprendre. La fille est rentrée à la maison pour attendre le voyage qui est prévu le lundi.
Lundi, la fille a attendu jusqu’à 17 h passé l’appel de son DG, il n’a pas appelé, la fille l’a appelé pour demander si le voyage est toujours maintenu. Le DG a dit oui, c’est maintenant, tu peux venir, on bouge bientôt. Déjà, la fille ne voulait pas partir, mais parce qu’il y a plusieurs cérémonies qui sont prévues en famille, mais sa grand-sœur qui l’encourage pour qu’elle parte parce que c’est pour la formation et elle tissera aussi des nouvelles relations.

Elle est partie avec trois complets comme c’est pour trois jours. Arrivée à la pâtisserie comme il y avait du travail, elle a aidé un peu ses collègues. Son DG lui a remis de l’argent pour qu’il parte acheter à manger. Elle n’a pas trouvé de l’attiéké mais elle a acheté des pommes de terre et du tamarin. Quand elle est revenue, son DG lui a donné 20 mille francs guinéens pour acheter des pass internet pour des tutoriels sur YouTube en ce qui concerne l’entrepreneuriat. Que ça va l’aider, la fille a dit d’accord. Il dit à la fille : Va t’asseoir à la terrasse. La fille réfléchit. D’habitude personne ne vient par là mais peut-être c’est parce que moi je ne travaille pas, c’est pour ça. Elle est partie là-bas mais à chaque fois le monsieur faisait des va-et-vient.

Quand soudain il a demandé à la fille si elle a des vertiges. La ville a répondu oui, il y a ma tête qui tourne un peu mais je ne sais pas il y a quoi. Le monsieur a envoyé des médicaments pour qu’elle puisse l’aider parce qu’elle s’apprête pour un voyage. Vers 22 h, le monsieur a envoyé le manger pour qu’ils mangent. Ma sœur a ouvert sa boisson, elle buvait pendant qu’elle mangeait les pommes de terre. Entre-temps, il va m’envoyer une pomme dans la pâtisserie. À son retour, la fille a pris sa boisson et, dès qu’elle a pris une gorgée, elle a constaté que le goût a changé, elle n’y a plus touché.

Elle demande à son DG : On bouge à quelle heure ? Je vous ai demandé, je suis fatigué. Le DG prend son téléphone, fait semblant d’appeler en disant que c’est vous seuls qu’on attend. En même temps, sa sœur a appelé pour savoir s’ils allaient bouger ou pas. Elle a répondu qu’on a pas bougé d’abord, son DG a pris le téléphone pour dire qu’on bouge dans un instant. (…), quelque temps après le DG lui a dit : Allons au salon, on va brancher le téléphone à la télé, je vais t’expliquer très bien c’est quoi l’entrepreneuriat. Arrivée au salon, il demande encore à sa fille si elle a toujours des vertiges. La fille a dit oui, la tête tourne un peu. Il a dit : Attends, je vais envoyer les produits, tu vas prendre encore.

Il a apporté de l’eau et des comprimés. Il lui a dit : Prends en même temps, tu croques les comprimés. Quelque temps après, comme la fille avait toujours les vertiges, le monsieur l’a obligée de boire sa boisson dont elle a constaté que le goût a changé. C’est sûr que le monsieur avait mis quelque chose dedans. Quelque temps après, elle ne voyait que du flou, elle a vu son DG se déshabiller, ensuite, il est venu la déshabiller, elle a dit : Non, DG, arrêtez, ne me déshabillez pas, n’enlevez pas mon caleçon, laissez-moi, et le jeune l’a brutalisée. Le reste, elle était inconsciente. Elle s’est réveillée dans le bureau d’Algassimou sur un matelas. À chaque fois que la fille essaie de se lever, elle ne parvient pas, elle se recouche, à chaque fois qu’il lui donne à boire. Qu’elle ne se souvient pas d’avoir mangé quelque chose à part les pommes de terre, mais le monsieur lui donnait chaque fois des choses à boire.

La séquestration a commencé lundi, le mardi, mon père a tenté le numéro de ma sœur mais ça ne passait pas pour savoir comment la formation se passait. Mon père a appelé le DG pour lui dire que le numéro de sa fille ne passe pas, il a dit : Peut-être elle a éteint son téléphone parce qu’elle forme les gens. Il dit qu’ils sont allés à Pita et ils vont bien. Mon père a dit : D’accord, il n’y a pas de problème. Donc, le mercredi à 16 h, la fille a commencé à se retrouver, elle a bippé sa sœur et elle a rappelé en demandant : T’es où, je t’ai appelé, fatigué, ça ne passe pas. Elle a dit : Mon numéro n’est pas éteint. Déjà le monsieur a mis le téléphone en mode avion, même la fille voit le téléphone allumé mais ça ne passe pas. Sa sœur a demandé : T’es où ? Elle a dit : Je suis à la pâtisserie. Qu’est-ce qui se passe, ta voix a changé ? La fille a gardé le silence avant de dire Diadia. Sa grande sœur s’est énervée parce qu’elle avait soupçonné quelque chose. Directement, elle a appelé mon père pour l’expliquer et mon père a alerté la gendarmerie, ils sont partis à la pâtisserie pour retrouver le monsieur. Ils ont arrêté le monsieur, une fois à la gendarmerie, ils ont découvert que le monsieur était précédemment impliqué dans deux dossiers de viol. C’était sa troisième fois.

La fille a été envoyée à l’hôpital, les résultats ont confirmé que la fille a été violée. La fille ne fait que dormir. Le procureur a dit de ramener la fille à l’hôpital pour voir si la drogue qu’elle a reçue n’a pas affecté le sang. La fille a reçu les soins médicaux nécessaires. Le monsieur a été placé sous mandat de dépôt. La justice est en train de faire son travail. Si ça continue, nous sommes satisfaits. Nous voulons que justice soit faite. Notre souhait est que notre sœur soit la dernière victime de cas de viol à Labé, il faut que ça cesse. Elle a été la troisième victime de ce monsieur mais qu’elle soit la dernière dans tout Labé.”

Bhoye Barry pour guinee7.com

Last modified: 28 juillet 2025

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