
Sous un soleil éclatant et dans une ambiance empreinte de fierté nationale, le président de la République, le général Mamadi Doumbouya, a procédé au lancement officiel des opérations d’exploitation du minerai de fer de Simandou. À ses côtés, deux invités de marque : ses homologues du Gabon et du Rwanda, venus saluer cette étape historique pour la Guinée. La cérémonie a rassemblé de nombreuses personnalités politiques, diplomatiques et économiques.
À 11 heures 11 minutes précises, le tout premier train du projet Simandou 2040 s’est ébranlé depuis le port de Moribayah, marquant ainsi le début symbolique d’une aventure industrielle et humaine hors du commun. Ce convoi inaugural, conduit par un duo d’ingénieurs – une femme et un homme – incarne la vision inclusive et moderne que la Guinée souhaite donner à son développement.
Une transformation économique majeure annoncée
Interrogé par la presse sur les retombées économiques du projet, Mamoudou Nagnalen Barry, président du Conseil d’administration de la Compagnie du Transguinéen (CTG), n’a pas caché son enthousiasme : « vous avez un pays qui, avec un PIB d’environ 20 milliards, a pu attirer un projet de 20 milliards, soit l’équivalent de son PIB. À partir de maintenant, nous atteignons un PIB de plus de 30 milliards. Et déjà, en termes de revenus, je peux vous garantir qu’il s’agit d’un milliard de dollars par an. Très peu de projets sur le continent africain génèrent autant de revenus pour l’État. En termes de revenus globaux, le projet représente plusieurs milliards de dollars par an. Le projet nous propulse vers un nouveau paradigme, où nos ambitions changent d’échelle. »
Pour M. Barry, Simandou marque un tournant décisif dans la trajectoire économique de la Guinée : « autrefois, les projets de 100 ou 200 millions de dollars étaient impressionnants pour nous. Aujourd’hui, nous avons franchi un cap. Si des géants mondiaux et de grandes banques ont accepté d’investir leur argent dans notre pays, c’est parce qu’ils croient en notre capacité à absorber les investissements, à respecter nos engagements et à mobiliser nos fils et filles pour faire avancer la Guinée. Le plus important pour nous, c’est de tenir nos promesses, et d’exiger que nos partenaires fassent de même, afin que l’impact se fasse ressentir sur les populations. »
Des ambitions colossales pour les cinq prochaines années
Le président du Conseil d’administration de la CTG a également esquissé les perspectives à moyen terme : « l’année prochaine, nous allons monter en puissance progressivement. Le projet Simandou est impressionnant : nous visons au moins 40 millions de tonnes dès l’an prochain. Cela peut sembler peu, mais c’est 20 fois les exportations combinées de cacao et d’anacarde de la Côte d’Ivoire. D’ici deux à trois ans, nous atteindrons 120 millions de tonnes. Pour comprendre cette ampleur, il faut avoir vu des mines ailleurs : ici, nous parlons de centaines de millions de tonnes, alors que nous étions habitués à 5 à 15 millions. Sur cinq ans, nous allons renforcer la “guinéisation” de nos activités conformément à nos engagements. »
Sur cinq ans, la CTG entend renforcer la “guinéisation” de ses activités, conformément à ses engagements : « notre objectif est de réduire la sous-traitance, s’appuyer sur les compétences locales et avancer avec les fils et filles du pays. Sur les 15 prochaines années, 122 mégaprojets ont été identifiés et seront financés en grande partie par les revenus de Simandou, notamment dans l’éducation, la création du Simandou Academy et d’un fonds souverain destiné aux générations futures. »
Un partenariat international inédit
Du côté des partenaires étrangers, l’engagement est total.
Simon Trott, PDG du géant minier Rio Tinto, a salué la ténacité du peuple guinéen : « un merci tout particulier au peuple de Guinée, aux milliers d’employés locaux dont le dévouement et la résilience ont rendu ce moment possible. Ceci est votre succès. »
Le projet Simandou, porté conjointement par la Guinée, Rio Tinto, Chinalco, Baowu et WCS, symbolise une nouvelle forme de coopération économique mondiale. « c’est la première fois qu’un consortium de cette ampleur se réunit pour un projet de cette taille et à ce rythme. Ce fut complexe, mais relever ces défis ensemble a renforcé nos liens. »
Une œuvre collective au service de la Guinée
Pour le Dr Diakité, président du Comité stratégique de Simandou, ce succès est avant tout le fruit d’une vision commune : « la Guinée a su rassembler des partenaires venus des cinq continents pour construire une infrastructure intégrée d’exploitation d’un minerai de classe mondiale, d’une teneur supérieure à 65 %, au sein de la Compagnie Transguinéenne. »
Le ministre directeur de cabinet à la présidence, Djiba Diakité, a quant à lui replacé ce lancement dans une perspective historique : « ce moment consacre la vision d’un homme d’État qui a fait du co-développement un impératif stratégique. En trois ans à peine, sous le leadership du président Mamadi Doumbouya, nous avons concrétisé un projet attendu depuis des décennies. »
Il a également rappelé la portée de l’accord signé le 25 mars 2022, véritable jalon dans l’histoire minière du pays : « la Guinée a été la première délégation africaine à se rendre en Chine après la pandémie de Covid-19 pour relancer le projet. »
Le Transguinéen, symbole d’un nouveau départ
Longue de 650 kilomètres à double voie, la ligne ferroviaire du Transguinéen illustre la vision intégrée du projet : « toute l’infrastructure rails, ports et aciéries appartient à la Compagnie du Transguinéen. Elle servira aussi bien au transport minier qu’aux passagers et aux marchandises. »
Simandou, moteur du développement durable guinéen
Le ministre directeur de cabinet à la présidence, Djiba Diakité, a replacé ce lancement dans une perspective historique : « chaque tonne de minerai extrait est une brique dans la construction de notre avenir. Chaque kilomètre de rail posé est un pas vers notre destinée. Chaque emploi créé est une lumière d’espoir pour une famille guinéenne. Notre objectif est clair : rendre les Guinéens riches par le travail. »
Le programme Simandou 2040 dépasse le simple cadre minier : il s’étale sur 15 ans et repose sur cinq piliers stratégiques, agriculture, industrie et commerce, éducation et culture, infrastructures et transports, économie et technologies : « nous voulons prouver que la malédiction des ressources naturelles n’est pas une fatalité. Simandou doit être pour nous ce que le pétrole a été pour les pays du Golfe : un moteur de développement durable. »
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com
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Last modified: 11 novembre 2025





