Ambassade de la R. de Guinée au Sénégal

“Dans le tumulte politique, la patience est une arme et la paix une stratégie“ [Ibrahima Kalil Diallo]

12 novembre 2025

12 novembre 2024 — 12 novembre 2025 : Une année d’engagement pour la Guinée

Il y a un an jour pour jour, je prenais la décision la plus difficile, mais aussi la plus courageuse de ma vie : mettre un terme à une carrière journalistique de quinze années pour m’engager pleinement dans la vie politique de mon pays.
Ce choix, je ne l’ai pas fait sur un coup de tête. Il est né d’une conviction mûrement réfléchie : celle que la Guinée ne changera véritablement que lorsque ses enfants cesseront d’attendre et décideront d’agir.
Je voulais agir. Agir autrement. Agir avec sincérité. Agir pour la Guinée.

Cette décision, je l’ai prise avec le cœur lourd, mais l’esprit en paix, convaincu que le temps était venu d’assumer autrement ma responsabilité envers mon pays. Depuis, une année s’est écoulée — une année dense, faite d’épreuves, de combats, d’apprentissage et d’espoir.

Dès les premiers jours de cet engagement, avec des amis et compagnons de conviction, nous avons donné naissance à un mouvement politique que nous avons appelé Agissons pour la Guinée (APG).
Notre ambition était simple, mais noble : créer un cadre d’action citoyenne et politique qui dépasse les querelles d’hommes et les calculs d’intérêts pour remettre le peuple au centre du projet national.
Nous savions que la route serait longue. Nous savions que les obstacles seraient nombreux. Et nous n’avons pas été déçus.

Dès la naissance d’APG, nous avons été confrontés à des difficultés administratives, à des incompréhensions et à des refus d’agrément. Mais ces entraves n’ont jamais éteint notre détermination. Au contraire, elles ont renforcé notre foi en la justesse de notre cause.
Je me suis donc remis en route, tel un pèlerin de la République, à la rencontre des Guinéennes et des Guinéens — à Conakry, dans les régions de l’intérieur, et même au-delà de nos frontières.
J’ai écouté les souffrances de nos compatriotes, leurs frustrations, mais aussi leur incroyable résilience. J’ai entendu leurs critiques, et leurs doutes.Ces rencontres m’ont profondément marqué. Elles m’ont convaincu que la Guinée ne manque pas de forces.

Au cours de cette année, notre engagement ne s’est pas limité aux discours. Nous avons agi. Nous avons pris position, parfois au prix de notre tranquillité, toujours avec sens de la responsabilité.

Nous avons refusé la haine, rejeté la violence et préféré la voie du dialogue, de la légalité et du droit.

Cet engagement m’a personnellement conduit à être interpellé. Certains y ont vu un signe de faiblesse ou de découragement. Ils se trompent. Cette épreuve n’a pas brisé ma volonté ; elle l’a affermie.
Elle m’a rappelé que tout engagement sincère pour la justice a un prix, et que ce prix, il faut parfois l’accepter avec dignité.
Car on ne s’engage pas pour soi, mais pour une cause qui nous dépasse.

Aujourd’hui, en regardant le chemin parcouru, je mesure mieux le poids et la responsabilité que porte tout acteur politique.
Faire de la politique, ce n’est pas chercher à plaire, c’est chercher à servir. Ce n’est pas parler plus fort, c’est écouter plus loin. Ce n’est pas diviser, c’est rassembler.
Et pour rassembler, il faut respecter : respecter les autres opinions, respecter la différence, respecter la loi, respecter la vie.

C’est pourquoi, malgré les obstacles rencontrés, nous restons résolument légalistes et républicains. Nous avons décidé de saisir la Cour suprême afin d’obtenir l’agrément légal de notre mouvement.
Parce que nous croyons au droit, et parce que nous voulons exercer nos activités politiques dans le cadre des institutions de notre pays.
Ce choix n’est pas de la naïveté, c’est un acte de foi dans notre avenir collectif.

Cette première année a été pour moi une école d’humilité et de courage. Elle m’a appris que le véritable leadership ne se mesure pas à la force des discours, mais à la constance des valeurs.
Elle m’a appris que dans le tumulte politique, la patience est une arme, et la paix une stratégie.
Elle m’a aussi permis de découvrir le soutien sincère et souvent silencieux de nombreux compatriotes, en Guinée comme à l’étranger, qui croient encore à une politique différente — celle du travail, du respect et de l’espoir.

Je veux leur dire ici toute ma gratitude.
Car rien de ce que nous avons accompli n’aurait été possible sans leur confiance, leur encouragement et leur foi en notre combat pacifique.

Aujourd’hui, je réaffirme mon engagement avec la même conviction qu’au premier jour.
Je reste fidèle à mes valeurs : la vérité,la démocratie,la justice, le respect, la paix et l’unité.
La route est encore longue, mais elle est tracée. Nous irons au bout, sans haine, sans vengeance, sans renoncement.

Ce que nous faisons aujourd’hui, dans la patience portera ses fruits demain.

Oui, il y a un an, j’ai quitté le journalisme. Mais je n’ai pas quitté le combat pour la vérité. Je l’ai simplement poursuivi autrement.

Ibrahima Kalil DIALLO, Président de l’organe provisoire de gestion de APG

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Last modified: 12 novembre 2025

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