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Référendum constitutionnel : le Bloc libéral appelle à voter « NON »

18 septembre 2025

Le Bloc libéral, à travers son président, le Dr Lansana Faya Millimono, lors d’une conférence de presse qu’il a animée à la maison de la presse ce jeudi 18 septembre, a réitéré son appel à voter pour le « non ».

Lors de cet exercice, il a rappelé le pourquoi.

« Le boycott n’est pas une option. »

Il a débuté en disant :
« Le message est simple et sans ambiguïté : le 21 septembre, vous devez aller voter, et vous devez voter NON. Le boycott n’est pas une option. Depuis Lansana Conté jusqu’à Alpha Condé, l’opposition a appelé à boycotter les référendums. Mais elle a toujours fini par participer aux élections qui ont suivi. Résultat ? Cela n’a rien changé, car les textes sont restés en vigueur et le peuple a été privé de son droit de s’exprimer. Aujourd’hui, nous devons tirer les leçons de l’histoire : le boycott est stérile, le NON est libérateur. »

Les raisons du rejet du projet de Constitution

Il s’est ensuite attelé à démontrer pièce par pièce pourquoi il ne faut pas s’associer à l’adoption de ce document constitutionnel.
« L’un des deux grands maux dont souffre notre pays est sans nul doute le comportement criminel et récurrent des dirigeants sur les pauvres populations. L’autre grand mal est constitué du duo corruption et vol de deniers publics. »

« On comprend aisément pourquoi la Constitution de mai 2010 avait rendu imprescriptibles les crimes économiques et de sang. Alors que ces maux sont en train de s’enraciner davantage dans notre société, la Constitution qui devait nous ressembler pour nous rassembler opte pour l’impunité.

En effet, l’article 74 accorde une immunité civile et pénale aux anciens présidents et chefs de l’État pour les actes commis pendant leurs fonctions. En termes clairs, cela signifie que les crimes de sang, les détournements massifs de fonds publics, les violations des droits humains ne pourront jamais être jugés.

Cet article est rédigé en termes flous et dangereux. Derrière cette ambiguïté se cache une seule volonté : protéger les dirigeants actuels et tous ceux qui, demain, viendraient confisquer le pouvoir par la force et s’adonneraient à des actes criminels. Cela ne nous ressemble pas. »

Parce que cette Constitution affaiblit la justice

« Le Président nomme les membres de la Cour constitutionnelle. Ce n’est plus un arbitre indépendant, mais une chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif.

Parce que ce texte détruit l’équilibre des pouvoirs

Le Président peut dissoudre l’Assemblée nationale. Le Président n’est responsable devant personne.

Une architecture institutionnelle hypertrophiée et ruineuse

« Cette Constitution multiplie les institutions : Assemblée nationale, Sénat, multiples cours, commissions, conseils, autorités administratives indépendantes.

Cela donne l’apparence de la modernité, mais en réalité c’est une machine lourde, coûteuse et inefficace.

Contrairement aux constitutions passées, dans le projet qui nous est soumis, nous ne connaissons même pas le nombre de députés et de sénateurs ; nous ne connaissons même pas ce qu’on met sous le vocable « autorités administratives indépendantes », ni combien seront ces autorités, pour un pays où la majorité des enfants manquent d’écoles, de terrains de jeux et d’hôpitaux.

Des cours et commissions qui se chevauchent, sans réelle utilité, mais qui engloutiront des milliards de nos impôts. Selon les estimations, ces institutions coûteront entre 11 000 et 15 000 milliards de francs guinéens par an, soit près d’un tiers du budget national.

En clair, au lieu de financer nos routes, nos hôpitaux, nos enseignants, ce projet de Constitution finance des fauteuils, des bureaux climatisés, des voyages à l’étranger, des indemnités et des privilèges. Voilà le vrai visage de ce texte. Cela ne nous ressemble pas ! »

Un pouvoir présidentiel absolu et sans contrepoids

« La Constitution allonge le mandat présidentiel : 7 ans renouvelables une fois. Cela signifie 14 ans potentiels pour un seul homme, alors que notre peuple réclame l’alternance et le renouvellement.

De plus, même si un Premier ministre est prévu, il ne sera qu’un figurant, car le Président le nomme et le révoque à sa guise. C’est donc un exécutif concentré dans les mains d’un seul individu, sans véritable équilibre ».

Un hyperprésidentialisme

« Le Président contrôle aussi :
La nomination des juges (Cour constitutionnelle, Cour suprême, Cour spéciale).
L’organe électoral dit indépendant, mais en réalité placé sous son influence.

Le budget et les commissions de développement.

Résultat : nous aurons un président monarque, maître de l’exécutif, de la justice, du Parlement et même des élections.

C’est ce qu’on appelle un hyperprésidentialisme, synonyme d’autoritarisme ou de monarchie absolue. Cela ne nous ressemble pas. »

Abdoul Lory Sylla pour Guinée7.com

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Last modified: 18 septembre 2025

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